La France : Demain dans la même situation que la Grèce ?
La Grèce, laboratoire d’expérimentations économiques des oligarques, s’apprête à subir un nouveau choc: la saisie du patrimoine immobilier des ménages endettés.
« Les créanciers réclament des mesures pour faciliter les saisies immobilières, mais Athènes veut maintenir certaines dispositions permettant de protéger la majorité des ménages endettés. Les discussions portent concrètement sur la valeur plafond en dessous de laquelle une résidence principale ne pourra pas être saisie, et sur les revenus des ménages concernés. Les banques grecques ont besoin de 14,4 milliards d’euros»
C’est donc encore pour les banques que la population Grecque va devoir payer. Qu’on ne s’y trompe pas: si les Grecs sont endettés, c’est aussi à cause de l’action des banques. La première en ligne de mire est Goldman Sachs, la sulfureuse banque qui a maquillé les comptes du pays, jamais jugée, jamais punie pour cette fraude. Même constat pour Eurostat qui était censé contrôler les comptes de la Grèce avant son entrée dans l’Union Européenne, et qui pouvait difficilement ignorer la réalité des faits. Mais responsables aussi, les politiques qui ont accepté ce maquillage, l’amateurisme des suivants pour ne pas avoir trouvé des solutions visant à sortir le pays de l’ornière, de la dette, du chômage.
Tsipras avait, avec son « plan B », une occasion de sortir son pays de l’Union Européenne et de l’Euro, ce que redoutait la troïka. Qu’aurait pu trouver comme excuses la troïka si la Grèce avait réussi sans l’Euro et sans l’Europe? L’Union Européenne, la BCE et le FMI sont donc passés à la vitesse supérieure en paralysant la Grèce, stoppant les banques et les distributeurs de billets. Certaines sociétés comme Paypal, Amazon, Apple, se sont vues interdire toute transaction avec la Grèce, sans qu’elles se rebellent sur cette demande : un vrai piège tendu qui s’est refermé sur le pays.
La rencontre de Tsipras avec Poutine avait inquiété l’oligarchie, car nul doute que la Russie aurait aidé la Grèce et aurait ainsi contribué à ce qu’elle puisse sortir des griffes de ses agresseurs. Mais Tsipras a fait le mauvais choix: Non content de voir la situation de son pays s’aggraver, la Grèce a été pillée de toutes ses ressources, ses institutions, ports, aéroports, chemins de fer, iles. Les multinationales et les banques s’en sont donné à cœur joie : tout a été acquis, cédé à bas prix sous la contrainte. Mais comme si cela ne suffisait pas, l’oligarchie s’attaque maintenant au patrimoine des Grecs, peuple tenu dans la misère, ruiné, endetté, avec un chômage organisé par les mêmes qui veulent maintenant les mettre à la rue, les spoliant par la même occasion de leurs habitations.
Le démontage du pays « Grèce » est donc presque achevé, et on ne voit pas qu’est ce qui pourrait l’en sauver. Mais qui sera le prochain pays visé? L’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Belgique, la France ? Des pays, tous avec des dettes irremboursables, proches ou supérieures à 100%. Il suffira à la finance d’appuyer sur la gâchette « remboursement immédiat » pour déclencher le processus de pillage qui a été imposé à la Grèce.
Vous pensez que c’est impossible en France? Détrompez-vous : Si vous suivez l’actualité, vous aurez noté que non content d’un chômage qui s’amplifie, une dette qui augmente, une croissance qui ne reviendra que dans la tête de ceux qui y croient, de nombreux corps de métiers mécontents de leurs conditions, la France a perdu bons nombres de ses industries, rachetées ou dissoutes par des capitaux étrangers, par exemple, Alstom, PSA, Alcatel, bientôt Areva à la limite de la faillite, entreprise pourtant oh combien stratégique (qu’on aime ou pas le nucléaire, il est encore là pour de longues années nécessaires à une transition énergétique). Qui plus est, c’est le service public qui est maintenant attaqué et voué à la privatisation : SNCF, centrales hydroélectrique et même notre sacro-sainte sécurité sociale que le monde entier nous envie ! C’est donc une France meurtrie, à l’agonie, tel un animal blessé qui se retrouve sans défense face à l’ogre oligarque.
http://lenergeek.com/2015/11/06/les-syndicats-protestent-contre-la-privatisation-des-barrages/
Quand à l’emploi, les lois Macron et Macron 2 visent à briser un code du travail jugé trop contraignant pour les multinationales. Même le SMIC et le CDI finiront par y passer si il n’y a personne pour s’opposer à cette libéralisation sauvage. Et c’est encore les banques qu’on retrouvent derrière ces mesures : ils ne s’en cachent même plus !
https://www.youtube.com/watch?v=0BZWzkTHXNo
Saupoudrez le tout de la promesse d’une immigration massive dictée par l’Union Européenne, un traité TAFTA/TTIP favorisant les multinationales américaines, et vous obtenez un mélange qui contient tous les ingrédients nécessaires à affaiblir une France qui ne sera plus capable de résister à l’agression des créanciers, tout comme ce qui est arrivé à la Grèce.
Trop c’est trop : Après avoir perdu notre souveraineté monétaire, pourtant indispensable pour contrôler l’économie d’un pays, on veut maintenant nous enlever notre patrimoine, notre modèle social, modèle qui a fait la fierté de la France et contribué à son rayonnement. Il y a quelques années, les Français seraient descendus dans la rue pour bien moins que cela. Vous souvenez vous du CIP, Contrat d’Insertion Professionnelle proposé par le gouvernement Balladur? Un contrat jeune au rabais, payé 80% du smic et dont l’opposition avait mobilisé nombreux manifestants dans les rues du pays. Le projet sera finalement abandonné face à un tollé général. A croire qu’aujourd’hui les populations n’ont plus conscience de ce qui se passe sous leurs yeux, qu’ils ont été anesthésiés par des médias et des politiques qui détournent, contournent les vrais sujets et problèmes de fonds.
Les Français seraient ils résignés face à des problèmes qu’il vivent comme une fatalité? Ceci n’est pas une fatalité, mais un plan de longue date visant à détruire les états, au profit des multinationales et de la finance : les multinationales y trouveront leur compte avec l’abolition de toutes règles et barrières nécessaires à la protection des citoyens, les européistes pourront eux, une fois les états détruits, exaucer leur rêve de toujours : une Europe fédérale, sans frontière, sans états, et où le libéralisme régnera sans foi ni loi, tout ce que le Général De Gaulle avait à juste titre combattu pour protéger son peuple des abus et autres agressions.
Français et populations d’Europe, il est temps de vous réveiller : N’attendez pas que votre frigo soit vide, que vous soyez mis à la rue, ou sinon, acceptez sans condition d’être les Grecs de demain, parce que les faits nous disent que c’est là où nous nous dirigeons.
Joseph Pardo pour news360x
« Une des choses que [les détenteurs du pouvoir] souhaitent, c’est une population passive, tranquille. Par conséquent, l’une des choses que vous pouvez faire pour rendre leur existence inconfortable, c’est de n’être ni passif ni tranquille. Il y a des tas de façons d’y arriver. Même le simple fait de poser des questions peut avoir un effet important.
Manifestations, lettres écrites et votes, tout cela peut être utile ; cela dépend de la situation. Mais il y a un point d’une importance capitale : il faut une action soutenue et organisée.
Si vous participez à une manifestation et qu’ensuite, vous rentrez chez vous, c’est quelque chose ; mais les gens au pouvoir peuvent très bien s’en accommoder. Ce qu’ils ne peuvent supporter, ce sont les organisations qui poursuivent leurs actions, ce sont les gens qui tirent toujours des leçons de la dernière fois et qui s’arrangent pour faire mieux la prochaine fois.
Aucun système de pouvoir, même s’il s’agit d’une dictature fasciste, n’est indifférent à la dissidence publique. »